Exemple de réussite de la ZLECAf :
Le parcours de Joel Tuyishime

Tuyishime is the CEO of Agri Solution Ltd, a horticulture export company based in Kigali, Rwanda.
Avocats d’Afrique :
Rencontre avec un exportateur de fruits rwandais
Le parcours de Joel Tuyishime dans l’exportation de produits horticoles a commencé avec les avocats. Tuyishime est le DG d’Agri Solution Ltd, une société d’exportation de produits horticoles basée à Kigali, au Rwanda.
« Nous nous sommes lancés dans l’horticulture en 2017. À l’époque, le Rwanda produisait peu de produits destinés à l’exportation et le gouvernement [se concentrait] sur l’augmentation des niveaux d’exportation. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me renseigner sur l’exportation. Nous avons commencé par les avocats parce qu’on en avait besoin à Dubaï », explique Tuyishime.
L’agriculture est un secteur économique clé au Rwanda, employant, selon le Rwanda Development Board(RDB), quelque 70 % de la population rwandaise et contribuant pour près d’un tiers au PIB du pays.
L’augmentation des exportations agricoles a été une priorité stratégique pour le gouvernement rwandais. Le RDB fait état d’une augmentation significative due à cet effort, la valeur des exportations horticoles étant passée de 5
millions de dollars en 2005 à 25 millions de dollars en 2018.
Tuyishime est l’une des 45 entreprises d’exportation horticole répertoriées par le RDB, vendant des fruits cultivés dans les vallées volcaniques fertiles du Rwanda à des entreprises des Émirats arabes-unis et d’Europe.
Répondre aux normes internationales
- Tuyishime explique que le succès de son entreprise repose sur l’étude de la demande au-delà des frontières du Rwanda et sur la collaboration avec les agriculteurs pour améliorer la qualité de leurs produits afin qu’ils répondent aux normes internationales. Au départ, explique-t-il, ce processus était difficile, car il fallait amener les agriculteurs à modifier leur mode de production.
« Par exemple, si [les acheteurs] veulent un produit biologique, nous devons travailler avec un agronome pour montrer aux agriculteurs comment procéder, afin d’obtenir des [fruits] de bonne qualité, qui sont nécessaires au niveau international.
Au début, c’était difficile de dire : « Vous devez faire ceci ou cela, vous devez arrêter de faire cela ». Mais petit à petit, quelques agriculteurs ont commencé à comprendre et ont voulu s’impliquer dans l’exportation. Nous avons commencé avec cinq agriculteurs, et maintenant nous travaillons avec de nombreux autres dans tout le pays », explique Tuyishime
Tuyishime explique qu’ils aident les agriculteurs et les coopératives à obtenir de meilleurs rendements grâce à des techniques agricoles améliorées telles que les terrasses radicales (qui réduisent l’érosion des sols), la fabrication de compost et la fourniture de variétés de semences et d’équipements agricoles améliorés. Et ce processus porte littéralement ses fruits.
Plus que des avocats
Outre les avocats, Agri Solution Ltd exporte désormais des fruits de la passion, des avocats, des tamarillos, des noix de macadamia, des goyaves, des courges chayotes, des choux frisés, des piments et des champignons vers des acheteurs du Moyen-Orient et d’Europe. Alors qu’elle ne faisait qu’une expédition par mois, Tuyishime indique que l’entreprise effectue actuellement une expédition par semaine (et parfois plus).
Tuyishime est enthousiaste quant à la possibilité de créer une zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Il est temps de commercer avec l'Afrique
« C’est une bonne chose pour les agriculteurs si la zone de libre-échange continentale africaine fonctionne. Les marchés se développeront pour ce qu’ils produisent et il sera alors plus facile de commercer avec nos voisins ».
Tuyishime estime que la ZLECAf permettra enfin de remédier à une frustration des entreprises comme la sienne, à savoir qu’il est plus facile et plus abordable d’acheminer leurs produits vers les marchés étrangers que de les vendre aux pays voisins.
« Les taxes, le coût élevé des transports et la difficulté d’obtenir des visas pour se rendre dans d’autres pays africains afin de comprendre leurs besoins compliquent actuellement les choses », explique Tuyishime.
Il espère que les dirigeants du continent travailleront rapidement à la mise en œuvre de la ZLECAf qui devrait réduire ces obstacles au commerce.
« Si moi, mon enfant ou mon petit-enfant pouvons aller dans un autre pays africain pour explorer les possibilités qui s’offrent à nous, ce sera une bonne chose. Les Africains et nos gouvernements doivent travailler ensemble pour aider la ZLECAf à se développer, afin que nous puissions éliminer ces barriers ».